Frédérik OGER, Bénédicte TOUSSAINT (1) Mehdi DERHOURHI (1) Judith MERRHEIM (1) Sarah MEULEBROUCK (1) Jerôme DELPLANQUE (1) Philippe FROGUEL (1) Arnaud ZALDUMBIDE (2) Amélie BONNEFOND (1) Judith MERRHEIM (1)

(1) Univ. Lille, Inserm, Chu Lille, Institut Pasteur De Lille, Cnrs, U1283-Umr 8199-Egid, Lille, France, (2) Department Of Cell And Chemical Biology, Leiden University Medical Center, Leiden, Pays-Bas

Le répertoire protéique nécessaire aux fonctions des cellules ne dépend pas que des 20 000 gènes connus chez l’homme. La contribution du génome dit non codant est largement inexplorée. Des approches multi-omiques innovantes (Ribo-seq séquençant les ARN en cours de traduction)1 suggèrent que le protéome inclut également des microprotéines traduites à partir de petits cadres ouverts de lecture (ORF) situés dans des régions supposées non codantes des ARN, notamment au sein des longs ARN non codants (lncRNA)2. Ces microprotéines peuvent jouer des rôles cellulaires essentiels3, mais leur existence dans les cellules beta pancréatiques est inconnue. Nous avons réalisé et analysé le transcriptome (RNA-seq) et le translatome (Ribo-seq) des cellules beta humaines EndoC-βh5. Cela a permis d'identifier 141 lncRNA potentiellement traduits en microprotéines. Notamment, nous avons identifié un lncRNA spécifiquement exprimé dans les cellules beta pancréatiques humaines, qui héberge un ORF susceptible de coder une microprotéine de 78 acides aminés (LINC-78AA). Dans les cellules beta humaines EndoC-βh1, nous avons montré que la surexpression de ce lncRNA et de son ORF fusionné à un tag (FLAG) a conduit à la traduction d'une protéine d'environ 13 kDa, dont l'expression est abolie par une mutation du codon d'initiation (AUG). Par ailleurs, dans les mêmes cellules, la surexpression de ce lncRNA diminue significativement la concentration intracellulaire d'insuline en réponse au glucose. Par immunofluorescence, nous avons montré que la microprotéine LINC-78AA était majoritairement localisée dans le noyau. En conclusion, nous avons identifié une microprotéine spécifique des cellules beta pancréatiques traduite à partir d’un lncRNA. Cette microproteine nucléaire semble réguler la production d’insuline, possiblement via la modulation de l'expression génique des cellules beta. Le rôle éventuel de cette microproteine dans la physiopathologie du diabète de type 2 reste à établir.

Les auteurs déclarent ne pas avoir d'intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.

Ces vidéos pourraient vous intéresser

Voir plus de vidéos