Salome RICHARD, Laura COUDERT Adeline BRUNET Patricia FIQUET Margot MONCHECOURT Flora LAMBERT Baptiste MAZAS Etienne LARGER Danièle DUBOIS-LAFORGUE Patricia FIQUET

Hôpital Cochin, Paris, France

Introduction

des discordances d’estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) selon qu’il est estimé par la cystatine C (DFGcyst) ou la créatinine (DFGcréat) ont été rapportées, notamment chez les patients diabétiques. Un DFGcyst plus bas que le DFGcréat (DFGdiff < -10 ml/min/1,73 m2) a été associé à une mortalité et à un risque cardiovasculaire accrus. La créatininémie étant dépendante de la masse musculaire, notre objectif était d’évaluer l’impact de cette dernière sur la différence entre DFGcyst et DFGcréat.

Méthodes

179 patients ont été rétrospectivement inclus. Le DFGcyst et le DFGcréat étaient estimés selon la formule CKD-EPI. Nous avons évalué la masse musculaire par impédancemétrie multifréquence ainsi que par mesure de la surface musculaire brachiale, plus accessible en pratique clinique.

Résultats

Les patients présentaient majoritairement un DT2 (71%). L’âge et la durée moyenne de diabète était respectivement de 56 ± 13,7, et 16,6 ± 13,7 ans. Les masses musculaires évaluées par impédancemétrie et surface musculaire brachiale étaient corrélées (r= 0.74, p= 0.001). Soixante et onze (40%) patients présentaient un DFGdiff < -10 ml/min/1,73 m2, conduisant à une reclassification selon KDIGO à la baisse chez 30% des patients de la cohorte. Un DFGdiff < -10 ml/min/1,73 m2 était associé à un rapport masse musculaire/poids abaissé (OR = 0,001, p = 0,028) après ajustement sur l’HbA1c.

Conclusion

un DFGcyst inférieur au DFGcréat est fréquemment observé chez les patients diabétiques, conduisant à reconsidérer le stade d’insuffisance rénale à la baisse dans près d’un tiers des cas. Un des paramètres explicatifs de cette différence est une diminution de la masse musculaire rapportée au poids total chez ces patients, qui pourrait contribuer à un moins bon pronostic. La mesure de la surface musculaire brachiale pourrait en pratique clinique se substituer à l’impédancemétrie pour estimer la masse musculaire.

Les auteurs déclarent ne pas avoir d'intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.

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