Nathanaël BASSAS LETISSIER, Nassir MIRFENDERESKI (2) Marc PACCALIN (1) Evelyne LIUU (1) Marion ALLOUCHERY (2) Helena MOSBAH (3) Evelyne LIUU (1)

(1) Service De Gériatrie, Chu De Poitiers, Poitiers, France, (2) Pharmacologie Clinique Et Vigilances, Chu De Poitiers, Poitiers, France, (3) Service D'endocrinologie, Diabétologie Et Nutrition, Chu De Poitiers, Poitiers, France

Introduction

Les inhibiteurs des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (iSGLT2), commercialisés en France depuis 2020, représentent une avancée majeure dans la prise en charge du diabète, de la maladie rénale chronique et de l’insuffisance cardiaque. Même s’il s’agit d’un effet indésirable (EI) connu, le risque d’acidocétose reste mal connu chez le sujet âgé en vie réelle.

Méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective à partir des notifications d’effet indésirable issues de la base nationale de la pharmacovigilance entre 2021 et 2024. Après revue de l’ensemble des dossiers, les patients de plus de 65 ans ayant présenté une acidocétose sous iSGLT2 ont été inclus. Les données clinico-biologiques, l’indice de Charlson, la polymédication et les facteurs déclenchants de l’acido-cétose ont été analysés et décrits. Les caractéristiques associées à l’hospitalisation en réanimation ont été recherchées (Mann-Withney ou Chi²).

Résultats

Parmi les 55 déclarations incluses, 52,7% provenaient de médecins spécialistes. Les patients étaient majoritairement des hommes (63,4%), d’âge médian de 74 ans ; 86,5% étaient diabétiques de type 2 connus, 34,5% étaient sous insuline. Au total, 80% présentaient une polymédication, dont 36,4% prenaient plus de 10 médicaments. L’indice de Charlson médian était de 8. Sur les 50 patients hospitalisés, 40% ont été admis en réanimation. L’âge et la polymédication étaient significativement associés au séjour en réanimation (p=0,01 et p=0,05). Les facteurs les plus souvent en cause étaient les infections (36,7%), la déshydratation (20,0%), le jeûne (18,2%) et la chirurgie (10,9%). Les infections étaient significativement associées à une hospitalisation en réanimation (p=0,007).

Discussion

En dépit du biais connu de sous-notification, cette étude souligne le risque d’acidocétose grave chez les sujets âgés, et ce d’autant plus qu’ils sont souvent polymédiqués. Ces situations pourraient être prévenues avec l’arrêt de l’iSGLT2 au moment d’un épisode septique ou d’une chirurgie programmée. L’éducation des soignants reste à poursuivre dans cette population.

Les auteurs déclarent ne pas avoir d'intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.

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