, Nicolas VENTECLEF
Inem U1151, Paris, France
Les îlots pancréatiques contiennent des cellules immunitaires résidentes, composées majoritairement de macrophages. Chez la souris saine, ces macrophages ont un phénotype surprenant caractérisé par l’expression de marqueurs d’activation et la production de facteurs pro-inflammatoires. Les mécanismes moléculaires impliqués restent encore peu connus. En combinant des techniques de séquençage en cellules uniques et de cytométrie en flux, nous avons identifié plusieurs sous-populations de macrophages résidents de l‘îlot murin correspondant à des étapes d’activation successives. Une sous-population semble associée à la voie de la ferroptose, un processus de mort cellulaire résultant des interactions entre ROS, fer et lipides membranaires, et de la production de la molécule antioxydante glutathion. Les macrophages de l’îlot sont en effet résistants à la ferroptose, notamment via l’expression enrichie du transporter xCT (Slc7a11) spécialisé pour l'importation de cystine, l’acide aminé limitant pour la synthèse de glutathion. L’invalidation de Slc7a11 dans les cellules myéloides modifie la proportion des différentes sous-populations des macrophages de l’îlot et atténue leur potentiel pro-inflammatoire. De manière intéressante, les cellules beta des îlots isolés de ces souris semblent également impactées avec une augmentation du stress oxydatif, une altération du métabolisme du fer et une diminution de leur fonction de sécrétion d’insuline. Ainsi, grâce à leur phénotype activé et antioxydant, les macrophages de l’îlot semblent être essentiels pour maintenir l’homéostasie des cellules beta.
Les auteurs déclarent ne pas avoir d'intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
